Le mariage... et la Seconde Guerre Mondiale


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Illustrations


Lucienne, en 1948/1949



Henri, vers 1961




Henri et Lucienne se rencontrent au bal, puis ils prennent rapidement la décision de se marier. L'envie de chacun d'être indépendant, de former une famille, et leur amour les poussent à s'unir le 21 janvier 1939, à 7h00 du matin, à la mairie. Ma grand-mère était vêtue d'une simple robe bleue-marine et rouge, et une fois leur mariage célébré, il se rendirent à Nice durant une semaine pour leur lune de Miel.


La même année, la guerre est déclarée en septembre et 6 longues années de restrictions, de peur, et d'occupation vont commencer.

Les Allemands s'installent en ville, la sirène hurlante se fait souvent entendre pour prévenir l'arrivée imminente des bombardements. Alors, le couple s'enfuie et se réfugie dans des fossés ou bien dans le cabanon appartenant à la mère de Lucienne, situé dans la campagne l'Isloise. Ils prennent bien soin de prendre un bâton qu'ils coincent dans leur bouche, pour éviter que leurs dents ne s'abiment à cause des vibrations.

Les restrictions font désormais partie du quotidien, mais le potager qui entoure le cabanon de Marie permet de cultiver quelques légumes et d'avoir un peu plus de nouriture.

Plusieurs fois, mes grands-parents ont eu de grandes frayeurs durant cette période.

Henri avait été "ramassé" une fois et mis dans un wagon qui transportait des hommes en Allemagne pour travailler. A une vingtaine de kilomètres de l'Isle, alors que le train était en mouvement, il parvint à sauter avec un ami, et mis plusieurs jours avant de retourner chez lui.

Alors que la guerre se terminait, les Allemands savaient que les Alliés allaient arriver et pour ralentir leur progression, ils posaient des explosifs sur la plupart des ponts avant de s'enfuir. Lucienne, en compagnie d'une voisine, était allée chez elle chercher quelques affaires, et au tournant d'une rue, elles se retrouvèrent face à deux officiers Allemands, qui leur demandèrent de se retourner et leur mirent la mitraillette dans le dos. Mauvaise plaisanterie ou pitié, les SS laisseront repartir les deux femmes qui ont eu, ce jour-là, une grande frayeur.

De nombreuses personnes furent tuées car elles étaient suspectées de résistance. Parmis elles figure l'oncle de Lucienne, Marcel, qui fut suspecté et aussitôt tué. Il vivait à St Antoine, une commune de l'Isle sur la Sorgue, et la colline abritait des maquisards. Les Allemands, qui ne parvenaient pas à les trouver, arrivèrent chez Marcel et découvrirent un vieux fusil de chasse ainsi que deux tasses de café posées sur la table. Ces deux éléments ont suffit à le rendre coupable aux yeux de l'occupant. Avait-il vraiment reçu des maquisards ou bien un ami ?

Nombreuses sont les personnes qui ont été fusillées mais qui étaient innocentes. Lorsque les responsables de sabotages ou de complots n'étaient pas trouvés, des civils étaient pris au hasard et achevés.

Bien sûr, lorsqu'arriva la libération, ce fut une grande joie. La joie de voir la liberté revenir, de ne plus être opprimé et tant de sentiments encore...



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