Alphonse
DAUDET
(1840-1897)
BIOGRAPHIE
Enfance et adolescence.
Alphonse Daudet naquit à Nîmes le 13 mai 1840.
Son père, originaire d'une famille de paysans
cévénols, a épousé la fille d'un négociant
en soieries, ce qui assure à la famille une
bonne aisance. Après avoir été mis en nourrice
dans une famille du voisinage, Daudet commence sa
scolarité dans différents établissements de la
ville. Avec les troubles de 1848, le père doit
fermer ses ateliers et part pour Lyon, à la
recherche d'un nouveau métier. La famille le
rejoint l'année suivante, et s'installe au pied
de la Croix-Rousse, dans le quartier des
Terreaux. Alphonse et son frère aîné Ernest
entrent d'abord à la manécanterie (1)
Saint-Pierre, où ils peuvent poursuivre leurs
études gratuitement, puis, grâce à une bourse,
ils ont accés au lycée. C'est là qu'Alphonse
Daudet achèvera ses études secondaires, études
assez irrégulières car il préférait souvent
les promenades dans les rues de la ville ou, en
barque sur la Saône, plutôt que les longues
heures de cours. C'est un élève doué qui
obtient de bons résultats et manifeste très
tôt un goût fort vif pour la littérature. Dès
1855, son frère et lui s'essaient à
l'écriture. En 1856, au moment de passer son
baccalauréat, il ne parvient à réunir la somme
nécessaire à l'inscription. Obligé de gagner
sa vie, il devint surveillant au collège
d'Alès, de mai à novembre 1857. Son séjour
dans l'établissement, marqué par un amour
malheureux et une tentative de suicide,
s'achèvera par son renvoi et son arrivée à
Paris, où il vient rejoindre son frère Ernest,
dans l'espoir de faire une carrière littéraire.
De toute cette adolescence, le souvenir sera
transcrit par Le Petit Chose.
(1) Manécanterie : n.f, école de chant qui
forme des enfants de choeur.
Les débuts littéraires
et mondains. Les deux jeunes gens se
lancent avec ardeur dans la vie littéraire. Dès
1858, Alphonse publie un recueil de vers, Les
Amoureuses. Il obtient son entrée dans
quelques salons où il y rencontre Vigny, et
réussit à faire publier quelques articles dans
des journaux. En 1860, il est nommé secrétaire
du duc de Morny, président du corps législatif
et personnage important du Second Empire. Cet
emploi lui laisse beaucoup de liberté et lui
permet d'observer les milieux du grand monde et
de la politique. Sur l'ordre des médecins qui
craignent pour lui la tuberculose, il effectue,
de décembre 1861 à février 1862, un séjour de
trois mois en Algérie. Durant cette période, La
Dernière Idole, sa première pièce de
théâtre, fût jouée à Paris et remporta un
vif succés. Il passera l'hiver suivant en Corse,
puis l'été 1863 en Provence, chez ses cousins,
les Ambroy. C'est là qu'il découvre un moulin
abandonné au milieu de la garrigue, le moulin
Tissot, qui devient le but de fréquentes
promenades, et lui paraît, dans son pittoresque
et son abandon, le symbole de cette Provence
menacée et meurtrie par le progrés, dont il
songe à transmettre le charme à ses amis
parisiens. De retour à Paris, il mène une vie
mondaine brillante, et deux de ses pièces sont
représentées (Les Absents et L'Oeillet
Blanc). Après le décés du duc de Morny en
1865, il se consacre entièrement à la
littérature, et l'année suivante, après un
séjour en Provence, il commence la rédaction
des Lettres de mon moulin. Au début de
l'année 1867, il se marie avec Julia Allard, une
jeune fille de la bonne société parisienne. Ce
fut une épouse attentive et une collaboratrice
dévouée.
Les années fécondes. Il
vécut désormais tantôt dans un appartement
parisien, tantôt, en été, à quelques
kilomètres de Paris, à Champrosay, au bord de
la forêt de Sénart, où il acquit une maison.
Les oeuvres se multiplient : Le Petit Chose
en 1868, Lettres de mon moulin en 1869, Les
Contes du Lundi en 1873. Il subit deux
échecs thêatraux avec Lise Tavernier
et l'Arlésienne, dont la musique fut
composée par Bizet. La publication de
Tartarin de Tarascon, la même année,
n'obtint qu'un faible succés. Ce dernier ne
viendra qu'avec Fromont Jeune et Risler
Aîné, paru en 1874. Ce premier roman sera
suivi en 1876 de Jack, en 1877 du Nabab,
en 1879 des Rois en exil, et en 1881, de
Numa Roumestan. Le succés s'affirme et
rejaillit sur les oeuvres antérieures qui sont
rééditées et appréciées du public.
La maturité. A
partir de 1880, Daudet subit les premières
attaques d'une maladie de la moëlle épinière;
maladie incurable, que les médecins prendront
d'abord pour des rhumatismes, et qu'il tentera de
soigner en faisant de fréquents séjours dans
des villes d'eaux ou à la montagne, en
particulier dans les Alpes en 1881 et 1884. Les
oeuvres n'en continuent pas moins à paraître,
parmis lesquelles L'Évangéliste en
1883, Sapho en 1884, Tartarin sur
les Alpes en 1885, et en 1888, un volume de
souvenirs littéraires intitulé Trente Ans
de Paris.
Les dernières années. La
maladie s'aggravant progressivement, Daudet
n'écrit et ne publie plus guère. Son dernier
roman, Soutien de Famille, est écrit en
1897. Cependant, il reçoit à Champrosay un
grand nombre d'auteurs contemporains, et exerce
une influence considérable dans les milieux
littéraires. Il meurt subitement, d'un arrêt du
coeur, le 16 Décembre 1897.
BIBLIOGRAPHIE
1858 : Les Amoureuses
1866 : Douze Lettres de mon moulin paraissent
dans l'Évènement
1868 : Le Petit Chose
1869 : Lettres de mon moulin
1871 : L'Arlésienne
1872 : Tartarin de Tarascon
1873 : Contes du lundi
1874 : Fromont Jeune et Risler Aîné
1876 : Jack
1877 : Le Nabab
1879 : Les Rois en exil
1881 : Numa Roumestan
1883 : L'Évangéliste
1884 : Sapho
1885 : Tartarin sur les Alpes
1889 : L'Immortel
1890 : Port-Tarascon
1895 : La Petite Paroisse
1897 : Soutien de Famille
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